Trois jours plus tard ... [R]

Trois jours plus tard ... [R] Img-155030brpzv

Sujet réservé à Eleann Winslow

« La jalousie est une preuve d’amour dit-on. Et la surprotection ? N’est-ce que l’expression d’un doute permanent, de l’amour que l’on porte à une personne ou plutôt l’expression d’un manque de confiance que l’on veut cacher ? »

Le ballet de Londres effectuait sa première répétition sur les planches de Moscou et déjà les repères établis dans la capitale britannique s’effondraient. Les coulisses n’étaient pas disposées de la même manière, le sol n’était pas le même et la chorégraphie entière était à adapter. Si les danseurs devaient travailler deux fois plus qu’à l’accoutumée, c’était également le cas de Matthew qui devait revoir tous les éclairages. En effet, il avait constaté avec malheur que les tentures n’étaient pas dans les mêmes couleurs, ni dans les même tissus qu’à Londres ce qui empêchait de réaliser les mêmes effets de lumière que ceux qu’il utilisait depuis le début des répétition à Londres. Toutes la troupes était présente depuis sept heure du matin, lorsque midi sonna, tout le monde s’arrêta dans un même mouvement. Les estomacs se mirent à gargouiller avec plus de force encore, signalant sans aucune ambiguïté qu’il était bel et bien l’heure de manger. Les danseurs récupérèrent leur bouteille d’eau et tout le monde se dirigea soit vers les vestiaires pour aller manger en ville, soit dans le salon pour manger sur place. Matthew rangea brièvement le matériel d’éclairage – il devrait de toute manière le réutiliser dans deux heures – et s’en alla lui aussi vers le salon.

Finalement, tous les danseurs semblaient avoir entrepris d’aller manger en ville, tant mieux, ils ne seraient que plus tranquilles. En effet, depuis leur arrivée à Moscou, soit trois jours plus tôt, Matthew n’avait eut le loisir de discuter avec Eleann et mine de rien, ces trois petits jours lui avaient semblé durer une éternité. La veille, il avait donc proposer à sa « petite sœur » de se joindre à lui pour un déjeuner tranquille dans le salon que le jeune espérait bien évidemment voir vide. Lorsqu’Eleann passa la porte, il adressa un radieux sourire et faillit lui sauter dans les bras, chose qu’il ne fit pas, c’était quand même lui qui était censé assurer le rôle de grand frère dans l’histoire …

« Eleannichou ! Commença-t-il, sachant pertinemment qu’elle n’aimait pas ce surnom plus qu’enfantin. Salade verte, tomates et bavette, ça te va ? » Il n’y avait malheureusement pas beaucoup de choix dans le réfrigérateur de l’Opéra et Matthew n’était pas non plus reconnu pour ses talents de cuisinier bien qu’avec le temps, il s’était largement amélioré à force d’essaie infructueux et tout simplement immangeables. L’Ecossais avait sortit deux assiettes, les couverts, et s’en était retourné à sa salade qui n’attendait que les tomates coupées. Tout en posant le plat sur la table et en prenant un air innocent, il s’enquit : « Tu as eut le temps de rencontrer du monde depuis que nous sommes arrivés ? » Plus protecteur que Matthew, cela ne devait, hélas, pas exister et s’il aimait connaître les fréquentation de Eleann, c’était seulement parce qu’il avait toujours peur qu’elle ne tombe sur les mauvaises, pour lui, elle était encore une jeune femme fragile qu’il fallait protéger. Seulement, Matthew se trompait lourdement.

{Désolée, c’est franchement moyen comme début … =/ Je n’ai jamais d’idées pour commencer un sujet … xD}

Déjà trois jours que la jeune femme donnait tout ce qu’elle avait dans ces studios à la moiteur étouffante. Déjà trois jours qu’elle vivait pleinement ce nouveau rêve devenu réalité. Croisant son reflet dans le miroir de la salle de danse elle ne put s’empêcher de sourire. Elle était heureuse et cela se voyait. Même Kelhsey le lui avait fait remarquer c’était pour dire. Non pas qu’elle n’avait pas l’habitude d’être heureuse, là n’était pas vraiment la question. Seulement il n’y avait que lorsqu’elle dansait que la jeune femme s’épanouissait totalement. Malheureusement ses parents n’avaient pas eu l’air de comprendre ça. Au contraire ils l’avaient freinée, lui avait mis des bâtons dans les roues pour finalement l’abandonner totalement. Une main sur son épaule la sortie de ses pensées. Kelh’. La jeune femme adressa un grand sourire à sa meilleure amie et se remis en place. Il fallait qu’elles terminent cette chorégraphie sinon elles ne pourraient jamais aller manger. Leann était affamée, elle n’avait pas eu le temps d’avaler grand-chose le matin même et venait d’enchaîner quatre heures de répétition sans prendre de pause. Si ils ne s’arrêtaient pas d’ici quelques minutes elle allait s’évanouir à coup sûr. Louant le ciel elle entendait leur professeur taper dans ses mains et stopper la musique. Hallelujah, elle allait pouvoir se restaurer !

« Restaurant ça te dit ? Je t’invite ! »

Lança Kelhsey de l’autre bout du studio alors que chacune attrapait sa serviette pour s’éponger le front.

« Je te remercie Kelh mais Matt m’attend, on doit déjeuner ensemble ! On remet ça ? »

Sa meilleure amie lui adressa un clin d’œil.

« Pas de soucis Winslow va donc retrouver ton beau brun ! ».

Leann lui tira magistralement la langue avant de filer sous la douche. Quelques minutes plus tard elle en ressortait fraîche et pimpante, les joues rosies par la chaleur et l’effort, le regard pétillant et le ventre toujours aussi vide. Attrapant son sac elle fila en direction du salon. S’attardant un peu en marchant dans les longs couloirs de l’Opéra elle apprécia l’instant de détente qui s’offrait à elle. C’est le cœur léger qu’elle descendit le grand escalier principal pour rejoindre le salon commun au rez-de-chaussée. Personne. Ou tout du moins fut-ce ce que qu’elle pensa au premier coup d’œil. Tous les danseurs, professeurs et personnes de la maintenance semblaient avoir déserté les lieux. Tant mieux si ça lui permettait de rester au calme avec Matthew. En parlant de lui, où se cachait-il donc ?

« Eleannichou ! Salade verte, tomates et bavette, ça te va ? »

Inutile de chercher plus loin. La jeune femme prit son air buté et s’avança vers le coin gauche de la salle où elle découvrit Matthew, tout sourire

« Ca me va si tu arrêtes de me donner de stupides surnoms gamins ! »

Cracha-t-elle en lui lança un regard noir avant de s’affaler dans un des fauteuil confortable du salon.

Les deux jeunes gens avaient toujours eu cette relation complice mais houleuse. Comme un grand frère aurait eut avec sa petite sœur. Et c’était ce qu’il représentait pour elle, même si à ce moment même elle était loin de vouloir l’avouer. Enfilant un pull qui traînait dans son sac elle s’enfonça un peu plus dans son fauteuil. A la question du jeune homme elle leva un regard furibond vers lui. Elle savait pertinemment qu’il ne demandait pas ça par pure politesse mais pour surveiller ses fréquentations. Il n’y avait rien que la jeune femme déteste plus que ce comportement protecteur qu’il avait envers elle. Ou plutôt n’aimait-elle pas le côté étouffant, appréciant quand même le côté rassurant de la présence de Matthew dans sa nouvelle vie.

« Et toi alors ? Tu fricottes toujours avec la maigrichonne ? »

Par là elle entendait bien sûr India. Eleann n’était pas dupe, elle avait remarqué ce qui se passait entre ces deux-là, il fallait être aveugle pour ne pas le voir. Et si Matthew voulait jouer à ce petit jeu il allait devoir répondre lui aussi à certaines questions. Alors qu’il posait devant elle son assiette elle piqua sa fourchette dans la viande et en enfourna une énorme bouchée. Dieu ce que c’était bon. Son ventre allait enfin pouvoir s’apaiser, à défaut de ses nerfs qui restaient à vif avec toute cette pression.

« Ca me va si tu arrêtes de me donner de stupides surnoms gamins ! » La réaction de Leann le fit sourire plus qu’autre chose. Depuis le temps, Matthew lui donnait des surnoms débiles juste pour qu’elle lui lance un des regards noirs dont elle avait le secret. Finalement, il ne fit que répliquer, un grand sourire aux lèvres : « Moi aussi je t’aime Leann ! » Ce genre de d’échange était courrant entre eux deux. En effets, les deux jeunes gens avaient une véritable relation fraternelle, avec l’amour qui en ressort mais aussi et surtout toutes les chamailleries qui sont monnaie courante.

Finalement Eleann s’enfonça dans un fauteuil près de la table et lui lança un regard furibond lorsqu’il s’enquit des rencontres qu’elle aurait pu faire. S’il lui arrivait souvent de poser ce genre de question Matthew restait presque persuadé que Eleann n’en connaissait pas l’exacte raison. C’était du moins ce qu’il se forçait à croire pour rendre ses interrogatoires logiques. Alors, comme en guise de représailles, la jeune femme lui demanda s’il fricotait toujours avec sa maigrichonne. Ce fut alors au tour de Matthew de lancer un regard noir à Eleann, essayant d’assoire une autorité qu’il n’aurait probablement jamais, l’écossais déclara : « Je ne « fricote » pas avec India j’te signale ! Je hais cordialement cette nana depuis qu’on se connaît et laisse moi te dire que ça fait un moment ! » Comme s’il pouvait y avoir quelque chose de différent que de la haine entre eux … Franchement ! Si c’était le cas, ils ne passeraient pas autant de temps à se lancer des remarques blessantes, il suffisait d’un peu de bon sens pour le deviner non ? la jeune femme enfourna alors un énorme bout de viande. Etonné qu’elle ne mange autant d’un coup, Matthew demanda : « Tu as si faim que ça aujourd’hui ? Je ne t’ai jamais vu manger avec autant d’appétit depuis que je te connais ! »

Matthew n’avait cependant pas oublié sa première question, aussi le jeune homme mangea-t-il un peu de viande, avant de revenir à la charge : « Alors ? Tu as eut le temps de te balader dans Moscou ? C’est superbe de ce que j’ai pu en voir ! » Il n’y avait plus qu’à espérer que Eleann lui en dirait un peu plus. Alors qu’il s’attendait plus ou moins à un refus net de dévoiler quoi que ce soit de sa vie de la part de la jeune femme, Matthew se souvint d’un problème de Ezékiel avec les costumes, un sourire malicieux aux lèvres cette fois-ci, il s’enquit innocemment : « Tiens ! Au fait, vous vous en sortez avec les costumes ? Ezékiel m’a dit qu’il y avait un problème avec la costumière russe, il paraît qu’elle n’est pas très douée je crois … Tu en sais quelque chose ? Franchement j’le plains ! Il doit avoir une tonne de boulot du coup …. » Matthew eut un soupir de compassion, une part était véridique mais l’autre ne l’était absolument, c’était juste pour redorer le blason de son ami dans le cœur de sa petite sœur qui ne l’appréciait guère. Depuis quelques temps, Matthew s’était bien mis en tête de les rapprocher …