Italian boy • PRIS.

Leur première rencontre, un véritable désastre, tordante tant ils étaient ridicule. Romane devait alors écrire un article sur la danse classique et Berlioze fut désignée d'office pour répondre aux questions de celui-ci. Dès le premier regard qu'elle jeta sur lui, l'homme fort l'imaginait déjà dans son lit, en véritable Don Juan, il l'aurait bien sûr larguée le lendemain pour ne plus donner de nouvelle. Une simple conquête. Quant à Berry, elle voyait en lui... L'immaturité et la prétention, tout ce qui pouvait l'irriter chez un homme se regroupait dans sa seule et irrésistible - elle osait l'avouer - enveloppe charnelle. L'interview, car s'en était une, vira au cauchemar, ils jouaient aisément au chat et à la souris, en lunatiques professionnels, ils passaient du rire aux hurlements, comme Rem Brant jouait sur le clair-obscur. L'entrevue finie, Berlioze s'échappa furtivement et au plus vite quant à lui, il garda dans ses mains, le portefeuille de la demoiselle qui avait dû glissé de sa poche. Il ne tenta rien pour la rattraper et le lui rendre, il voulait absolument la revoir. Et il la revit. Et entre deux chamailleries il sentit son coeur fondre, réchauffé par le sourire de cette belle brune, il en tombait amoureux mais refusait de lui avouer du moins directement. Tout ne fut que sous-entendu, il lui envoyait des fleurs, trop naïve pour croire à un quelconque attachement de sa part, elle pensait qu'il se moquait d'elle. Il s'arrangea pour la revoir, passant devant l'école de danse, prétendant aller ça et là pour ne pas être démasqué. Il n'obtint rien si ce n'est un regard. Découragé, il préféra oublier et continuer sa vie de dragueur en séduisant une des camarades de sa bien aimée, Carla. Elle les surprenait, de temps à autre, s'enlaçant et s'embrassant sur les marches devant le bâtiment formateur. C'est alors que l'amour vint lui brûler les yeux, devant eux elle s'effondra en larmes, éprouvée, et déçue. Ne sachant que faire, Romane ne bougea pas, espérant que demain, sa Berlioze viendrait lui avouer les sentiments qu'elle portait pour lui. Mais toujours rien. À vrai dire, il ne la revit pas, elle était déjà partie pour Moscou. Décidé, et surtout désireux, il partit lui aussi pour la Russie, ne sachant pas ce qu'il allait bien pouvoir lui dire en arrivant là-bas et en tombant nez-à-nez avec elle. Peut-être qu'il était là pour un reportage ? Qui sait...