Ana ; *Banana. -(terminé)

.•• let's dance

• nom du père; Mon papa s'appelle Vaslav Kerzinov. Ses parents l'ont prénommé Vaslav, comme le grand Nijinski. J'admire énormément ce prodigieux danseur, sa grâce et sa finesse légendaires ont toujours été une inspiration pour moi.
• nom de la mère; Ma mère se prénomme Eva, Irina lui vient de sa mère, et elle a hérité du nom des Baronova. Oui, comme dans Irina Baronova. L'unique, la fabuleuse, la prodigieuse. Elle est bien davantage qu'une ballerine. Ma grand-maman à moi. Ma Nana.
• prénoms; Je m'appelle Ana. Tout simplement, Ana.
• âge; Je célèbrerai mes dix-neuf ans bientôt, le premier jour de décembre.
• nationalité; Russe, jusqu'au bout des doigts.. de pied.
• profession; Je suis une danseuse; je fais partie du corps de ballet à l’opéra national de Moscou. Si vous saviez à quel point j'en suis fière. Cette pensée seule peut emplir mon coeur d'un bonheur indescriptible. L'accomplissement d'un rêve. Nana, elle le savait, je lui serai toujours reconnaissante de m'y avoir tant poussé.

•• let's play

• biographie;
Ma biographie ? Disons plutôt, mes mémoires décousues.

Décembre 1989, dimanche le 1er.
Pas que je m’en souvienne, mais c’est ce jour-là que je suis venue au monde, à l’hôpital général de Moscou.

Mars 1992.
Je la vis émerger du couloir brusquement, l’air très contrarié.
Malgré ses sourcils froncés et ses petits poings sévèrement appuyés sur ses hanches, ma sœur Inka était tellement jolie dans ses collants roses et son maillot noir tout neuf, celui que Maman et moi lui avions offert pour ses huit ans. Elle était pieds nus, et furieuse parce qu’un de ses chaussons avait disparu. Elle cherchait l’autre avec empressement parce qu’elle ne voulait surtout pas avoir du retard à sa leçon du samedi, elle savait que Nana serait déçue et percevrait la moindre minute de trop comme un grave manque d’intérêt pour sa classe, voire même un déshonneur à la son nom. Les Baronova n’étaient jamais en retard, lui répétait-elle toujours. « Ana ! Mais tu fais exprès pour me faire fâcher !? Rends-le moi, j’en ai absolument besoin maintenant ! De toute façon il est trop grand pour toi, les petits bébés comme toi ne peuvent pas danser ! » Elle m’arracha son chausson et repartit en piochant sur le plancher. Je ne voulais rien faire de mal pourtant ! Je voulais seulement l’essayer, tourner un peu. Je voulais danser, moi aussi.

Septembre 1992.
Nana était en visite à la maison. Elle était venue spécialement pour me voir, elle avait une surprise pour moi. Du moins c’était la supposition d’Inka, qui avait comme toujours vu juste. D’un air d’impératrice, elle me demanda de me lever debout. J’obéis, avec toute la candeur de l’enfance. Elle prit un air qui se voulait grave, mais qui était trahi par la tendresse qui se dégageait de son regard. « Tu approches les quatre ans Ana, tu deviens une grande fille. Je crois qu’il est temps pour toi de commencer les leçons de danse. » Ses lèvres se fondirent en un franc sourire. « Qu’en penses-tu, mon petit chat? »

Mai 1996.
J’étais subjuguée par la révélation d’Inka. Nana avait donc dansé, elle aussi? Du haut de ses douze ans, ma sœur était fière d’avoir découvert par le fruit d’un très beau hasard que notre Nana nous avait caché un si grand secret. Je m’approchai de ma grande sœur, impressionnée, incrédule presque, et avare de détails. Elle entama de me lire l’article de journal qu’elle avait trouvé, coincé entre les pages d’un vieux livre de Maman. « 12 avril 1956. Le milieu de la danse fait son deuil aujourd’hui d’une de ses grandes étoiles. Au terme d’une brillante jeunesse et d’une carrière exceptionnellement précoce, Irina Baronova annonce sa retraite. À l’âge de treize ans, elle brillait déjà de mille feux dans le premier rôle de plusieurs pièces de Balanchine. Pourquoi partir déjà, alors qu’elle est âgée de seulement 36 ans ? Elle dit vouloir se consacrer à sa famille. En effet, la rondeur nouvelle de son ventre ne peut être que la promesse d’un enfant aussi talentueux qu’elle. L’opéra national de Moscou lui dit son au revoir, et lui souhaite le plus grand bonheur, à elle et au petit être qui grandira sous son aile. » Cette incroyable découverte eût tôt fait de nous confirmer la passion que nous avions pour notre discipline. Nous étions des ballerines, nous aussi. Inka avait hérité de sa grâce, et moi de sa passion. Nous partagions un talent qui nous venait d’aussi loin que de notre sang.

Février 2003
Je décachetai l’enveloppe, en dégageai la lettre de ma sœur et la dépliai. Sa calligraphie était penchée, toute petite, je sentais sa faiblesse à travers son crayon. Avant même d’avoir terminé de lire la première ligne, mes yeux s’étaient inondés de larmes qui dévalaient lourdement mon visage. « Ana, mon petit ange. Promets-moi que tu ne feras pas les mêmes erreurs que moi. Ne laisse personne te dire qui tu devrais être. Souviens-toi toujours que tu es la plus belle, la plus magnifique des personnes. Tu restes dans mon cœur et même si les médecins disent que mon cœur ralentit trop, perd la notion du temps, toi tu y restes gravée à jamais. Tu es ma petite sœur, mon trésor. Je n’en ai plus pour longtemps, la maladie m’a emportée, je sais qu’elle t’égratigne un peu comme la plupart d’entre nous, mais combats-la. Garde espoir, garde foi en toi, garde la force. Ne te rends pas jusque là, comme moi. Je t’aime et t’aimerai toujours. Ton Inka. » Quand la vie quitta le corps abîmé de ma sœur, trois jours après, j’aurais voulu y être préparée, être assez forte. Mais je ne le serai jamais. C’est une profonde blessure qui me heurte à jamais. Heureusement qu’elle est là quelque part au-dessus de moi, Inka, mon ange gardien.

Novembre 2008
Ça y est. Le monde m’ouvre les bras. Qui l’eût cru, moi, Ana, je fais mon entrée parmi les grands ! C’est la première. Tous les critiques sont dans la salle, je le sais, mais j’essaie de contrôler mes émotions. Nana aussi, et Maman. Je veux les rendre fières de moi, leur faire honneur. Leurs yeux seront rivés sur moi sans même que les miens ne sachent où elles se trouvent ! Le trac me chatouille le ventre. Ce sont de vraies montagnes Russes, et je les connais les sommets d’ici, ils sont gigantesques. Mon pouls accélère, il ne se commande plus. Mes joues poudrées sont roses et brillantes, et toute la surface de mon corps est parcourue de frissons d’impatience.

De ma coulisse, je vois le rideau qui va se lever d’une seconde à l’autre. Mes pieds connaissent le chemin, je n’ai pas de souci à me faire. Ce n’est pas une première représentation qui va m’arrêter. C’est ce que j’ai toujours voulu, espéré, je suis montée jusqu’ici avec toute la passion qui m’habite. J’ai tellement attendu ce jour, celui où j’aurai réellement ma place dans les ballets du Bolchoï. C’est maintenant. Mon heure a sonné. Les premières notes se font entendre, mon cœur fond, se reprend, je souris de toute mon âme et j’entre sur scène.

•• let's go

• pseudo; Tutu, maintenant que je ne suis plus incognito
• avatar; la radiante et lumineuse Hilary Swank
• où avez vous découvert le forum? par curiosité j’imagine..
• comment le trouvez vous? tout simplement magnifique.
• commentaires;Le contexte est particulièrement parfait, coup de cœur instantané

C'est pas possible ... J'ai oublié de dire bienvenuue
Admin de crotte *baf*

BIENVENUUE.

Merci à vous trois

Kelshey, tu es pardonnée voyons

Ouf merci de l'avertissement !
J'avais avancé tout ça mais pas posté encore, je finalise et ça devrait y être d'ici un petit temps

Voilà, je crois bien que j'ai terminé

Très belle présentation.
Je valide.

Merci beaucoup